DAMBREVILLE Claude

Claude_Dambreville

Je suis né à Port-au-Prince, capitale d’Haiti, le lundi 17 Décembre 1934, à 1h30 pm. Je suis le cinquième et dernier enfant de mes parents qui avaient déjà un garçon et trois filles. J’ai eu une enfance heureuse. J’ai été gâté et dorloté par ma mère, mon père, mon frère, et mes trois sœurs. Mon adolescence aussi se déroula très bien. Après mes classes secondaires, mon père avait souhaité que j’étudie le Génie Civil, mais, par paresse, j’avais opté pour la comptabilité, qui ne requiert que deux années d’études.

Voulant m’aider à mettre à profit mes nouvelles connaissances en comptabilité, un ami de ma famille, qui occupait un poste important dans une prestigieuse banque étrangère établie à Port-au-Prince, m’offrit un emploi for bien rémunéré. En dépit de la déception de cet ami et du désappointement de mes parents, je repoussai cette offre, prétextant que ce job à la banque allait restreindre ma liberté.

Par bonheur mon frère venait tout juste de fonder une station de radiodiffusion commerciale, et ce fut avec le plus grand plaisir que j’allai travailler avec lui, comme speaker, pour un salaire de famine. Et, lorsque mon frère émigra aux États-Unis, je devins le directeur général de cette station de radio, à laquelle j’ai consacré plus de dix ans de ma vie.

A mes moments perdus, ou bien je dessinais, ou bien j’écrivais des articles humoristiques que je vendais à un quotidien de Port-au-Prince pour une bouchée de pain.

En 1968, un bon ami qui croyait en mes dons artistiques, me fit comprendre que je perdais mon temps avec cette station de radio qui ne me rapportait presque rien. Il me conseilla d’aller m’inscrire à un cours de dessin et de peinture au « Centre d’Art » de Port-au-Prince. Je suivis son conseil, et je fus heureux de pouvoir finalement faire ce que me dictait mon cœur. Entre-temps, mes parents étaient assez fâchés contre moi et ils répétaient sans cesse que j’avais eu tort de refuser l’intéressant emploi de la banque.

Pour ma part, je n’avais aucun regret, et je savourais le plaisir de pouvoir orienter ma vie comme je le voulais. Après quelques mois d’études au Centre d’Art, je peignis deux petits tableaux que je parvins à vendre pour une somme équivalant à trois mois du salaire que j’aurais eu à la banque. Ce fut à ce moment que ma famille commença à croire en mon avenir, et dès lors, je me sentais dans d’excellentes dispositions pour commencer avec joie et confiance une brillante carrière d’artiste.

Avant longtemps, mes efforts furent couronnés de succès. En l’espace de quelques mois, mon nom devint une référence sûre en matière de peinture haïtienne. Ce fut avec une grande fierté et une confiance plutôt sereine que la majorité des nombreuses galeries d’art d’Haïti placèrent sur leurs cimaises les œuvres de ce nouveau peintre qui, au dire de plusieurs galeristes, constituait le pilier de leur entreprise. Et, cet engouement pour mes tableaux explique pourquoi j’étais tellement sollicité, tant pour des expositions individuelles, que pour des expositions collectives.

Les amateurs d’art d’Haïti eurent l’opportunité de voir mes peintures au Centre d’Art, au Musée du Collège St. Pierre, à la Galerie Nader, au Festival Art Gallery, à Jolicoeur Galerie, à l’Hôtel Oloffson, à l’Hôtel Castel Haïti, à la Galerie Issa, au Red Carpet Gallery etc…

A l’étranger, les galeries d’art s’intéressaient de plus en plus à mes tableaux, grâce aux efforts incessants de Issa Saieh, qui pensait que mon style original devrait plaire aux acheteurs d’art de n’importe quel pays. Il avait tout à fait raison. Non seulement les acheteurs d’art de partout firent à mes œuvres une réception enthousiaste, mais encore les femmes en blanc de Claude Dambreville firent bientôt leur apparition dans les collections les plus prestigieuse des États-Unis, du Canada, des Caraïbes, de l’Europe, et de l’Asie.

De plus, mes peintures firent leur entrée dans un grand nombre de magazines, comme Hémisphère, la publication mensuelle de United Airlines. Aujourd’hui, il n’est pas rare de voir mes femmes vêtues de blanc sur les menus de certains grands restaurants touristiques, sur pas mal de cartes postales et de cartes de vœux.

Toutefois, mes activités de peintre ne m’empêchaient pas d’écrire. Mes bonnes dispositions pour l’humour, les romans, et les feuilletons ne se perdirent pas. Jour après jour, j’avais pu produire plus de cent contes et nouvelles, plusieurs pages humoristiques, quelques romans, des programmes radiophoniques, et trois feuilletons à succès. En 1983, je fus le Lauréat du Prix littéraire annuel « Henri Deschamps », pour mon roman « Un goût de fiel ». Et plus tard, Franck Étienne et moi, écrivîmes en collaboration le best-seller « L’Amérique Saigne ».

Ayant terminé les cours du Centre d’Art, je voulus améliorer mon dessin. Pour ce, j’étudiai par correspondance à l’Ecole ABC de Paris. Puis j’acquis de solides notions d’anatomie artistique à « L’Atelier » une école ayant appartenu à un artiste haïtien de grande renommée, Nehemy Jean. Ce fut dans cette institution que j’eus l’occasion de rencontrer un artiste internationalement reconnu, feu Pétion Savain. Celui-ci eut la grande générosité de partager avec moi une bonne partie de ses vastes connaissances artistiques. Cette noble amitié me fournit aussi l’opportunité de découvrir un trésor avec lequel je partage ma vie depuis le 9 Novembre 1973. Je veux parler bien sûr de l’unique fille de Pétion Savain, qui s’appelle Bettyna.

De Décembre 1999 à Décembre 2011, nous avons vécu à Puerto Plata, une charmante ville de la République Dominicaine. En Janvier 2012, nous nous sommes établis à Miami, en Floride, où nous menons une vie aussi tranquille qu’agréable.

Nous avons deux fils, Vadim et Tao-Claude, et deux petits-enfants qui résident aussi à Miami.

Ses tableaux

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